La lèpre est une maladie multisystémique, potentiellement invalidante et stigmatisante. Les lésions cutanées vont d'une macule hypopigmentée et hypo-esthésique au caricatural faciès léonin. Les manifestations nasales vont d'une rhinite à des déformations nasales. Les manifestations oculaires sont classiquement une lagophtalmie, une kératite ou une baisse de l'acuité visuelle. Des manifestations orales classiques sont une macule palatine, une parodontopathie et de nombreuses dents cariées. Une lésion cutanée hypopigmentée et hypo-esthésique, l'épaississement d'un nerf périphérique avec un déficit sensitif ou moteur dans son territoire, la présence de bacilles acidorésistants à l'examen d'un frottis cutané ou d'une pièce de biopsie d'une lésion cutanée, seule ou associées, sont évocateurs de la lèpre en zone d'endémie. Le diagnostic différentiel se pose surtout en dehors d'une zone d'endémie ou chez un patient n'y ayant jamais séjourné. Le traitement curatif associe en première ligne, la rifampicine, la dapsone et la clofazimine. Il est parfois associé à des réactions lépreuses graves. Le traitement de réhabilitation fait appel à des chirurgies de transfert de tendons et l'éducation du malade sur des mesures d'autoprotection des yeux, des mains et des pieds. La prophylaxie repose sur la rifampicine à la dose unique de 600 mg chez les personnes contacts de lèpre, la vaccination par le Bacille Calmette et Guérin (BCG) dans les pays à forte endémie, mais surtout sur l'espoir de l'amélioration des conditions de vie des populations. Les présentations cliniques de la lèpre doivent être connues des personnels de santé pour une éradication de la maladie dans le monde.