L'hématologie des populations peut être scindée en deux approches : génétique et péristasique selon que les spécificités étudiées au niveau des caractères physiologiques ou pathologiques du sang sont de nature constitutionnelle ou acquise (en relation avec des facteurs géographiques locaux : environnementaux, alimentaires ou culturels). Bon nombre d'exemples appartenant à ces deux catégories sont passés en revue ici. Les groupes sanguins sont des témoins intéressants des processus anciens de peuplement. La plupart des pathologies constitutionnelles du globule rouge (thalassémies, drépanocytose, déficit en G6PD), prédominant dans les régions d'endémie palustre actuelle ou passée, constituent le témoignage d'un processus de sélection vis-à-vis du Plasmodium. D'autres anomalies, comme certaines maladies constitutionnelles de l'hémostase, ont des répartitions populationnelles en rapport avec des effets fondateurs. Les agents microbiens (virus, parasites et bactéries) constituent les principaux responsables des hémopathies acquises de répartition géographique. Ce type d'approche est obligatoirement multidisciplinaire et doit impliquer la plupart des spécialités des sciences de l'homme et de l'environnement.

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