Le tabagisme est un facteur de risque majeur pour la santé, responsable de cancers et de maladies graves. Fumer induit une dépendance dont la nicotine est responsable. La nicotine se fixe sur les récepteurs cholinergiques du système nerveux central, entraînant la libération de dopamine. Le sevrage tabagique est très difficile pour les fumeurs dépendants, même accompagnés médicalement. La cotinine, premier métabolite de la nicotine, est le meilleur marqueur du tabagisme actif ou environnemental. Sa concentration dans le sang, la salive ou l'urine reflète les apports en nicotine des deux à trois jours précédents. Le tabagisme pendant la grossesse est associé à un risque accru d'accidents gravidiques, de retard de croissance intra-utérin, de prématurité et de mort subite du nourrisson. On constate une corrélation inverse entre le poids de naissance et le tabagisme parental. La nicotine passe dans le liquide amniotique ; on ne connaît pas la capacité du foetus à métaboliser la nicotine. La prévalence du tabagisme pendant la grossesse est de 25 %. La concentration de la cotinine dans la salive est très utile pour identifier les mères fumeuses. L'initiation au tabagisme peut intervenir très tôt. La concentration de la cotinine dans la salive reflète la consommation, même peu importante ou intermittente. Il est important de détecter les jeunes fumeurs, notamment si une consommation excessive de cigarettes risque d'aggraver une maladie chronique. Deux types de méthodes sont utilisés pour le dosage de la cotinine. Les méthodes séparatives nécessitent un appareillage sophistiqué, un prétraitement de l'échantillon, mais sont applicables quel que soit le milieu biologique. Le dosage immunologique permet de mesurer dans un délai court la cotininurie en utilisant un analyseur classique de laboratoire. La cotinine et le monoxyde de carbone (CO) dans l'air expiré sont deux marqueurs complémentaires du tabagisme. Le CO sert à repérer une consommation récente. La supériorité de la cotinine provient de sa sensibilité et de sa spécificité. La quantité de nicotine inhalée par jour peut être raisonnablement estimée à partir de la concentration de cotinine dans le sang, la salive ou l'urine. L'exposition au tabagisme environnemental conduit à une concentration de cotinine salivaire inférieure à 50 μg/l. Des concentrations entre 10 et 100 μg/l témoignent d'un tabagisme occasionnel ou intermittent, ou bien d'une faible inhalation. La cotininurie varie dans une large gamme de concentrations, selon que l'exposition est active ou environnementale. La cotininurie est inférieure à 100 μg/l chez les non-fumeurs et chez les sujets abstinents depuis plusieurs jours. La cotininurie permet le diagnostic de tabagisme passif chez les jeunes enfants.