Les infections à papillomavirus humain ou human papillomavirus (HPV) peuvent se développer sur l'ensemble des voies aérodigestives, avec une prédisposition particulière pour le larynx et la trachée sous la forme d'une papillomatose respiratoire récidivante (PRR). La PRR se caractérise par des lésions exophytiques, proches des condylomes, récidivant et disséminant à l'ensemble des voies respiratoires. La PRR est une maladie bénigne, dont la morbidité est significative et la mortalité par obstruction des voies respiratoires possible. Il existe un risque, faible, inférieur à 1 % de transformation maligne. L'expression de la PRR est variable de même que sa gravité, depuis des régressions spontanées à des formes très agressives, multirécidivantes requérant des traitements chirurgicaux répétés. On différencie la PRR juvénile de la PRR adulte. L'exérèse chirurgicale des papillomes a longtemps été le traitement préférentiel. Cette exérèse vise à assurer la liberté des voies aériennes et à améliorer et si possible maintenir une voix de qualité acceptable. On estime aux États-Unis que 15 000 interventions chirurgicales par an sont réalisées chez des enfants et des adultes, pour un coût total de 150 millions de dollars. De nombreux traitements adjuvants ont été associés à l'exérèse chirurgicale, dont récemment le cidofovir qui a transformé la prise en charge et les résultats, l'indole-3-carbinol, la ribavirine, le vaccin contre les oreillons et la photothérapie. La faible incidence de la PRR limite les études statistiquement significatives. La possible prévention par la mise sur le marché de vaccins prophylactiques est le développement récent le plus considérable.