Le cobalt est un métal blanc. À l'état stable, le ⁵⁹Co entre dans la composition des aciers spéciaux, des superalliages, des pneumatiques et des colorants. Le cobalt est en outre un constituant de la vitamine B₁₂. Par activation, ses principaux isotopes sont le ⁵⁷Co, le ⁵⁸Co et le plus connu, le ⁶⁰Co. Les radiocobalts sont présents dans les réacteurs nucléaires et représentent 39 % de l'activité gamma totale : ils sont pour une partie rejetés sous forme liquide dans les effluents. En 2003, ces rejets pour l'ensemble des centrales nucléaires Électricité de France (EDF) ont été de l'ordre de 6,19 10⁹ Bq de ⁵⁸Co et 5,95 10⁹ de ⁶⁰Co. Les sources d'exposition au cobalt dans l'industrie nucléaire peuvent conduire à des risques d'exposition externe, interne et cutanée : ce sont notamment des grattons (particules de petite taille, 1/10^e de millimètre à quelques millimètres) provenant de débris de stellite (alliage riche en ⁵⁹Co) activés lors de leur migration dans le coeur du réacteur. La surveillance des travailleurs repose sur l'anthropogammamétrie, la surveillance des selles et des urines. Les auteurs proposent une fiche réflexe, utile aux médecins du travail, pour la surveillance des travailleurs et l'interprétation des résultats radiotoxicologiques. Compte tenu de leur activité spécifique élevée, les sources de ⁶⁰Co sont utilisées dans les domaines médical (radiothérapie) et industriel (gammagraphie, jauges de niveau, stérilisation de matériel, ionisation d'aliments) et en recherche (métrologie et irradiation). Parmi les accidents radiologiques impliquant des sources, ceux dus au ⁶⁰Co sont connus et répertoriés. Il s'agit de sources industrielles égarées ou de mauvaise utilisation des appareils de radiothérapie. Les conséquences sanitaires pour les personnes exposées à ces fortes doses sont le plus souvent graves.