La rhinite allergique est l'une des maladies professionnelles les plus courantes. Comme elle est peu invalidante, elle est souvent négligée par les intéressés. Cependant elle est souvent la première manifestation d'une maladie respiratoire qui peut être à l'origine de complications somatiques et socioéconomiques invalidantes. Une étude scandinave a évalué la prévalence de la rhinite professionnelle entre 1 et 13 cas pour 100 000 travailleurs, mais prévalence et incidence sont très variables d'un secteur d'activité à l'autre et, dans un même secteur, elles sont fortement dépendantes de l'intensité de l'exposition aux allergènes professionnels. Le seul facteur de risque individuel validé est l'atopie, qui augmente le risque de développer une rhinite aux allergènes macromoléculaires. Cependant, même avec ce type d'allergène, l'atopie a une faible valeur prédictive du risque de maladie allergique respiratoire et ne constitue pas une contre-indication absolue à l'exposition. Les agents qui sont potentiellement responsables de rhinite sont très nombreux et divers. Les plus fréquemment impliqués en France, actuellement, sont les farines et les persulfates alcalins. Le délai de survenue de la rhinite allergique professionnelle est très variable ; il dépend de la nature de l'allergène et, surtout, de l'intensité de l'exposition. Le diagnostic de rhinite professionnelle devrait être évoqué en cas d'éternuements, de rhinorrhée et/ou d'obstruction nasale rythmés par le travail. L'agent causal peut être identifié par une enquête professionnelle soigneuse. Quand le mécanisme de la maladie est immunoallergique, la responsabilité de l'allergène suspecté peut être confirmée par des tests cutanés, la recherche d'immunoglobulines E (IgE) spécifiques, voire par un test de provocation nasale. La maladie respiratoire dont la rhinite est la première manifestation peut se compliquer d'un asthme lorsque l'exposition est poursuivie. La prévention de la rhinite professionnelle repose sur la réduction de l'exposition aux allergènes et/ou aux irritants. Quand elle est apparue, elle commande l'éviction de l'agent causal en raison du risque d'évolution vers une maladie asthmatique.