De qui parlons-nous, soignants, lorsque nous faisons référence à « la famille » ? À la famille restreinte aux seuls liens du sang ou à la famille élargie, voire aux proches du patient, dont la proximité réside dans de forts liens du cœur ? Cette notion doit être au préalable définie pour toute équipe qui souhaite aider au mieux les patients et leurs proches à surmonter la maladie et la fin de vie. En effet, la place laissée à la famille et aux proches témoignent de nos propres constructions identitaires et transparaissent dans nos pratiques soignantes. Comprendre les modifications entraînées par la maladie grave et l'approche de la fin de vie permet d'appréhender l'aide à apporter au patient et à ses proches. Ce cataclysme psychique a de puissantes répercussions sur les relations du malade et de ses proches. Les équipes soignantes doivent alors témoigner d'une attention particulière afin de repérer les difficultés. Leur savoir-être par des qualités relationnelles particulièrement aiguisées sur ces questions sensibles, une écoute respectueuse de la place de chacun, apportera une aide nécessaire et efficace. La pluridisciplinarité de l'équipe soignante est nécessaire pour permettre une prise en charge qui soit la mieux adaptée à la situation présentée dans le respect des mécanismes psychiques à l'œuvre. Les équipes doivent aussi envisager la communication avec les proches, et les modalités de leur prise en compte lors de décisions complexes. Le recours à certains outils d'aide à la réflexion pour une décision éthique sera précieux. Inclure les proches dans la prise en charge permet de les placer en position de partenaires tout en restant vigilant au soutien qui peut leur être nécessaire.