La cryptococcose est une infection ubiquitaire liée à Cryptococcus neoformans, une levure basidiomycète capsulée présente dans l'environnement. Elle se présente le plus souvent sous la forme d'une méningoencéphalite disséminée chez des patients présentant un déficit profond de l'immunité cellulaire, en particulier lors de l'infection par le virus de l'immunodéficience humaine (VIH). Le pronostic de l'infection est lié à l'atteinte méningoencéphalique et reste sombre malgré la généralisation de l'accès aux antirétroviraux et celle des traitements antifongiques adaptés dans les pays du Nord, avec une mortalité d'environ 20 %. Le diagnostic est posé sur la présence, à l'examen direct, d'une levure capsulée, sur la culture d'un liquide biologique et/ou sur la détection de l'antigène polysaccharidique capsulaire dans le sérum ou le liquide cérébrospinal. Un bilan d'extension est indispensable. Le schéma thérapeutique de référence dans les formes neuroméningées ou extraméningées graves comporte trois phases : actuellement, traitement d'induction par amphotéricine B associée à la 5-fluorocytosine, traitement de consolidation par fluconazole à forte dose et traitement d'entretien par fluconazole à dose plus réduite, mais prolongée jusqu'à l'obtention d'une réponse immunitaire stable. Le contrôle de l'hypertension intracrânienne est un élément pronostique précoce majeur. La date d'instauration d'un traitement antirétroviral lors d'une cryptococcose révélatrice de séropositivité VIH est modulée par le risque de survenue d'un syndrome de restauration immunitaire et la disponibilité ou non d'un traitement fongicide.