En tant que maladie professionnelle, la surdité professionnelle réalise une altération cochléaire bilatérale irréversible, consécutive à l'exposition prolongée à des niveaux sonores élevés. La surdité professionnelle s'installe de façon progressive et n'est cliniquement évidente qu'après plusieurs mois ou années d'exposition sonore, ce qui souligne l'intérêt essentiel de la surveillance audiométrique. Elle débute sur les fréquences aiguës et prédomine sur ces fréquences avant de s'étendre vers les fréquences moyennes et graves. La constitution d'une surdité professionnelle et son aggravation s'effectuent à une vitesse très variable qui dépend de nombreux paramètres, parmi lesquels les niveaux sonores et la durée d'exposition, l'âge et la susceptibilité individuelle. Sur le plan réglementaire, le niveau d'exposition sonore quotidienne devant déclencher un plan de prévention est de 80 dB(A) et une valeur limite d'exposition quotidienne de 87 dB(A) est fixée. Les modalités de reconnaissance des surdités professionnelles sont décrites dans le tableau n^o 42 du régime général de la Sécurité sociale et dans le tableau n^o 46 du régime agricole. La prévention des surdités professionnelles repose en priorité sur des mesures collectives visant à réduire le bruit à la source et sur des mesures individuelles, au premier rang desquelles la protection auditive des personnels exposés.