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Diagnostic génétique du cancer du sein et de l’ovaire héréditaire* - 29/02/08

Doi : JLS-03-2005-15-1-2-1163-1961-101019-200503435 

A. Chompret

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But. Faire le point sur le diagnostic génétique des cancers du sein et de l’ovaire, ses implications pratiques, de la consultation de génétique au laboratoire et à la prise en charge des patientes « à risque ».

Matériel et Méthode. Revue et bilan d’une littérature très riche concernant la prédisposition héréditaire au cancer du sein et de l’ovaire.

Résultats. La majorité des cancers du sein sont sporadiques tandis que 5 à 10 % sont dus à une prédisposition héréditaire. L’identification des gènes BRCA1 et BRCA2, qui confèrent un risque élevé de développer un cancer du sein et/ou de l’ovaire, a permis une meilleure compréhension des formes familiales de cancer du sein. Ces gènes sont responsables des familles à cas multiples de cancer du sein et de l’ovaire survenant à un jeune âge, i.e. 3-4 % de tous les cancers du sein. Le syndrome de prédisposition héréditaire au cancer du sein et de l’ovaire est transmis selon le mode autosomique dominant. L’estimation de la prévalence et de la pénétrance des mutations de BRCA1 et BRCA2 est très variable suivant les populations étudiées, les stratégies d’étude, et la sensibilité des méthodes de détection des mutations. Même si l’on tient compte des estimations de pénétrance les plus élevées, le risque cumulé de cancer du sein à 80 ans n’est pas de 100 % (pénétrance incomplète à 80 ans). Pour la même mutation, les risques et l’âge au début des cancers sont très variables suivant les familles mais aussi à l’intérieur d’une même famille, ce qui suggère l’implication d’autres facteurs génétiques ou non génétiques dont les études sont en cours.

Un test moléculaire est maintenant disponible. Des consultations spécifiques d’oncogénétique se sont mises en place en France (voir site Orphanet http://orphanet.infobiogen.fr/) pour aider les cliniciens et les familles à comprendre la composante héréditaire des cancers, établir le diagnostic moléculaire et fournir des conseils de surveillance aux personnes à « haut-risque » afin d’optimiser leur prise en charge. Celle-ci est largement discutable et discutée.

L’hétérogénéité des familles rend difficile l’identification d’autres gènes de prédisposition et de susceptibilité, dont l’effet additif pourrait rendre compte d’un grand nombre de cancer du sein dans la population (modèle polygénique). La prévention primaire reste le souci majeur.

Conclusion. Le cancer du sein et de l’ovaire héréditaire dû une altération génétique des gènes BRCA1 et BRCA2 reste une situation peu fréquente. Le test génétique offre l’avantage d’éviter aux sujets « non porteurs » une prise en charge excessive et devrait améliorer la surveillance des personnes « à risque ». Des études prospectives devraient permettre de valider les méthodes de surveillance de ces personnes afin de les adapter à une population plus vaste. Ce type de test génétique ne doit pas engendrer une demande excessive de la part de la population générale.

Objective. The aim of this work was to pinpoint familial breast and/or ovarian cancer risk. Clinical cancer genetics include: diagnostic cancer genetics, cancer genetic counseling and management of women at high risk of developing breast and/or ovarian cancer.

Material and methods. An update of documented data was performed in order to assess our current knowledge about inherited breast-ovarian cancer.

Results. Most breast cancers (BC) are sporadic while 5-10% are estimated to be due to an inherited predisposition. Rare autosomal dominant alteration in two genes, BRCA1 and BRCA2, which confer a high risk of developing BC and ovarian cancer (OC), are likely to account for most families with multiple cases of early-onset BC and OC, but only 3-4% of all BC. The estimations of their prevalence and penetrance vary greatly, depending on the population studied, the study design, statistical methods and the sensivity of technical methods for detection of mutations. Penetrance can be very high, but incomplete (maximum 80%). Penetrance and age at onset of the same mutation show great variability within and between BC families. This could be due to the effects of other genetic as well as non-genetic factors that are being studied. The heterogeneity of families makes the identification of other high-risk genes difficult. Additive effects of several susceptibility genes could explain much more BC in the general population (polygenic models).

Molecular diagnoses have become feasible. Specific consultations in oncogenetics help clinicians and patients understand hereditary components, establish molecular diagnoses, provide guidelines for a better surveillance of people at high risk of developing BC, OC or both and reassure the mutation non-carriers. The strategies of management and treatment of BC and OC in mutation carriers remain under discussion and it is is difficult to choose preventive options.

Conclusion. Inherited BC or OC due to a mutation in BRCA1 or BRCA2 are rare in the general population. However, women and men have the right to be informed of the possibilities concerning presymptomatic testing, risk assessment, surveillance, prevention and psychological support with respect to the potential benefits and limitations.

Other large prospective studies are needed to validate rapidly the methods of surveillance and prevention in this group at “high risk” in order to adapt them to very large populations. However, predictive medicine should be used with care.


Mots clés : prédisposition , susceptibilité , cancer du sein et de l’ovaire , BRCA1 , BRCA2 , oncogénétique

Keywords: breast-ovarian predisposition , hereditary breast and ovarian cancer , oncogenetics , BRCA1 , BRCA2


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