Évaluation par analyse capillaire de la consommation de drogues parmi les HSH dans l’essai de PreP ANRS-Ipergay - 29/05/18
Résumé |
Introduction |
L’essai ANRS Ipergay a démontré une réduction de 86 % du risque de transmission du VIH avec un schéma de PreP par TDF/FTC à la demande. La consommation de drogues récréatives est en augmentation chez les HSH et associée à de nombreuses pratiques à risques.
Matériels et méthodes |
Au cours de l’essai ANRS-Ipergay, des échantillons de cheveux ont été prélevés tous les 4 mois chez des volontaires pour cette sous-étude, afin d’analyser la présence de drogues (sauf le GHB/GBL pour des raisons techniques). Une analyse segmentaire a été si possible effectuée, 1cm correspondant à 1 mois de consommation de drogues. Un total de 86 molécules, incluant les drogues conventionnelles (cocaïne, amphétamines, opiacés) et 31 Nouvelles drogues de synthèse (NDS) ont été analysées et quantifiées en utilisant Triple Quad TSQ Vantage (ThermoFisher®) en mode MRM.
Résultats |
Soixante-neuf volontaires ont été inclus parmi les 429 participants (pts) de la population de l’étude IPERGAY : âge médian 35 ans [28;41], nombre de partenaires sexuels/2mois 9 [5;15], nombre de rapports sexuels/4 semaines 10 [5;16], comparable à la population générale d’Ipergay. Au total, 219 segments de cheveux ont été analysés, reflétant la consommation de 1,5 à 2,5 mois. La consommation de drogues a été détectée chez 76,8 % (53/69) pts : 44 (63,8 %) positifs à cocaïne, 31 (44,9 %) MDMA, 26 (37,7 %) kétamine, 27 (39 %) à au moins une NDS, 9 (13 %) codéine, 6 (8,7 %) méthamphétamine, 4 (5,8 %) amphétamine. Les NDS les plus fréquemment détectées étaient 2 cathinones, 14 (20,3 %) méphédrone et 12 (17,4 %) 4-MEC. Les pts consommant ces NDS les associaient à cocaïne, MDMA ou kétamine pour 25/27 (93 %), 20/27 (74 %), et 19/27 (70 %) respectivement, reflétant une polyconsommation. L’analyse segmentaire des cheveux a montré des expositions à large spectre, allant d’un prise unique (concentration 5–20pg/mg) à un abus chronique (>90ng/mg pour les amphétamines). La détection des drogues par analyse capillaire était plus importante que la consommation déclarée par les pts par auto-questionnaires.
Conclusion |
La prévalence des NDS et spécialement des cathinones synthétiques consommées dans la population HSH de PreP est élevée mais plus basse que les drogues conventionnelles type cocaïne et amphétamines, spécialement MDMA. L’analyse capillaire rend compte de façon objective d’une consommation de substances plus élevée que celle déclarée par les hommes interrogés, sous déclaration liée à un biais de désidérabilité, de mémoire ou de connaissance des produits réellement utilisés. Les consommations observées invitent à revoir les stratégies de réduction des risques face au Chemsex.
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Vol 48 - N° 4S
P. S6 - juin 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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