L’hémorragie de la délivrance est une complication fréquente en milieu obstétrical et elle constitue une cause importante des insuffisances rénales aiguës en post-partum.

Nous rapportons le cas d’une patiente primipare, âgée de 26 ans, sans antécédents pathologiques particuliers, admise pour accouchement d’une grossesse estimée à 38 semaines d’aménorrhées, dans un contexte de pré-éclampsie associée à un HELLP syndrome, ayant présenté une hémorragie de la délivrance suite à une atonie utérine en post césarienne immédiate, sans notion d’instabilité hémodynamique en peropératoire, nécessitant le recours à la transfusion de produits sanguins labiles (CG+PFC) avec administration de l’acide tranexamique à une dose de 4 grammes.

Dans les heures qui suivent, la patiente a développé une insuffisance rénale aiguë anurique sans obstacle ni dilatation pyélo-calicielle rénale décelables à l’échographie. Nous avons débuté un traitement dialytique devant la persistance de l’anurie. À j14 du post-partum et devant non-récupération de la fonction rénale, une imagerie par résonance magnétique a été réalisée, montrant une nécrose corticale rénale bilatérale. Le recours à la dialyse chronique était nécessaire sans récupération de la fonction rénale dans les 3 mois suivants.

La survenue de la nécrose corticale rénale suite à l’utilisation de l’acide tranexamique doit faire discuter sa prescription en cas des hémorragies du post-partum.