Dans la polyarthrite rhumatoïde, la relation entre les érosions évaluées sur le Sharp et la densité minérale osseuse évaluée en DXA est-elle dirigée par l’auto-immunité ? - 27/11/21
Résumé |
Introduction |
La polyarthrite rhumatoïde est caractérisée par la présence d’anticorps anti-peptides citrullinés (ACPA) qui ont à un rôle diagnostic mais également pronostic (survenue et sévérité des érosions). La survenue d’érosion repose sur l’activation de la voie du RANK-Ligand voie également impliquée dans l’ostéoporose. Le but de cette étude est de déterminer s’il existe une association entre les érosions et l’ostéoporose dans la polyarthrite rhumatoïde, et d’évaluer le rôle de l’auto-immunité, notamment des ACPA.
Patients et méthodes |
Patients suivis pour une polyarthrite rhumatoïde entre janvier 2008 et mai 2019 répondant aux critères ACR 1987 ou ACR-EULAR 2010. La présence d’érosion et leur sévérité est évaluée sur les radiographies demains et pieds par le score d’érosion modifié de Sharp/van der Heidje (SHSe). LA PR est considérée érosive à partir de 3 érosions de grade supérieur ou égal à 2. L’ostéoporose est évaluée par le T-score et la densité minérale osseuse (DMO) de la hanche en DXA (critères choisis car rentrant dans le calcul du score FRAX). La présence d’ACPA (statut taux) de facteur rhumatoïde (FR) (statut, taux), d’anticorps antinucléaires (AAN) (statut, taux) sont recueillis à un intervalle de moins de 2 ans de la DXA, de même que les radiographies.
Résultats |
Un total de 149 patients répondent aux critères d’inclusion dont 61,1 % sont ACPA positifs, 79,9 % sont érosifs et 10,7 % ont une ostéoporose à la hanche (T-score≤-2,5). Un total de 83,5 % des patients sont à la fois ACPA+ et érosifs. Les PR ACPA+ont un score SHSe plus élevé 63,0 (53,2) que les PR ACPA− 45,5 (44,1) (p=0,04). En analyse univariée la durée d’évolution de la maladie est la variable la plus associée à la sévérité des érosions, (R2 : 0,315 ; p<0,001). Le taux d’ACPA est associé à une densité minérale osseuse plus faible à la hanche (R2 : 0,047 ; value −0,216 ; p=0,01). Le score SHSe est associé à une densité minérale osseuse et un T-score de hanche plus faibles (R2 : 0,049 ; value : −0,222 ; p=0,009 et R2 : 0,158 ; value −0,397 ; p<0,0001 respectivement). En analyse multivariée, seuls la durée de la maladie et la densité minérale osseuse ou T-score de hanche semblent expliquer significativement le score SHSe. La présence ou le taux d’ACPA ne semblent pas associées à la sévérité du score Sharp (SHSe) et de la faible densité minérale osseuse à la hanche. Aucune association significative n’est retrouvée pour la présence ou les taux de FR et AAN.
Conclusion |
Nous avons montré qu’il existe une association entre la présence et sévérité des érosions et la baisse de la densité minérale osseuse. Nous montrons que cette association n’est pas expliquée par les facteurs d’auto-immunité seuls. D’autres facteurs tels que la durée de la maladie et le poids entrent en jeu. En pratique, la présence d’érosion devrait amener à une évaluation de l’ostéoporose précoce afin d’initier un traitement anti-ostéoporotique au plus tôt en cas de fragilité osseuse.
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Vol 88 - N° S1
P. A136 - décembre 2021 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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