Prévalence, mortalité et traitements de la polyarthrite rhumatoïde : étude de cohorte française de 2010 à 2019 à partir des données du SNDS - 27/11/21
Résumé |
Introduction |
La polyarthrite rhumatoïde (PR) est le plus fréquent des rhumatismes inflammatoires chroniques. Cependant, les données concernant sa prévalence diffèrent largement selon l’étude et le pays. De plus, aucune étude épidémiologique récente permettant de caractériser la population atteinte n’est disponible en France à l’échelle nationale. Nos objectifs étaient :
– d’estimer la prévalence de la PR en France ;
– d’estimer le taux de mortalité et de caractériser les causes de décès des personnes atteintes de PR ;
– d’identifier les traitements prescrits en pratique courante.
Matériels et méthodes |
Cette étude de cohorte nationale a été réalisée à partir des données du Système national des données de santé (SNDS) couvrant 99 % des résidents français. Tous les adultes avec un diagnostic de PR en hospitalisation ou en ALD (code CIM-10 M05 ou M06, sauf M06.1) entre le 01/01/2010 et le 31/12/2019 ont été inclus. Le registre national des causes médicales de décès, couplé au SNDS par appariement indirect, a été utilisé pour estimer les indices standardisés de mortalité (ISM) global et cause-spécifique sur la période 2015–2017. L’ISM correspond au rapport entre le nombre de décès observé et le nombre de décès qui seraient survenus si ce groupe avait été soumis à la mortalité par âge et sexe de l’ensemble de la population française. Les traitements étudiés étaient les traitements conventionnels (méthotrexate, leflunomide, sulfasalazine), les biomédicaments princeps ou biosimilaires (etanercept, infliximab, adalimumab, certolizumab, golimumab, tocilizumab, sarilumab, abatacept et rituximab), les thérapies ciblées (baricitinib, tofacitinib), et les corticoïdes.
Résultats |
Nous avons identifié 385 919 cas de PR (âge moyen 63,2 ans ; 71 % de femmes), correspondant à une prévalence brute globale annuelle de 0,58 % (intervalle de confiance à 95 % : 0,58–0,59) : 0,80 % (0,80–0,80) chez les femmes et 0,35 % (0,34–0,35) chez les hommes. Le taux de mortalité brut annuel était de 3,1 %. Le taux de mortalité de la population atteinte de PR était 29 % plus élevé que celui de la population générale française (ISM 1,29 [1,28–1,31]). Il existait une surmortalité cardiovasculaire (1,40 [1,36–1,43]), respiratoire (1,80 [1,73–1,87]) et digestive (1,73 [1,59–1,88]), mais aussi en lien avec une atteinte uro-néphrologique (1,73 [1,59–1,88]), des endocrinopathies (1,30 [1,22–1,39]), des infections (1,91 [1,76–2,06]) et des dermatoses (2,26 [1,85–2,75]). Nous n’avons pas retrouvé de surmortalité de cause tumorale. Durant la période d’étude, 54 % (n=209 596) des personnes atteintes de PR étaient traitées par des traitements conventionnels et 22 % (n=85 268) par des biomédicaments ou thérapies ciblées. Le biomédicament le plus prescrit dans cette indication était l’etanercept (9 % d’utilisateurs), suivi de l’adalimumab (7 %) ; le traitement conventionnel le plus prescrit était le méthotrexate (49 %). Durant la période d’étude, 83 % avaient eu au moins une délivrance d’un corticoïde d’intérêt et 68 % au moins 3 délivrances. La dose médiane journalière était estimée à 6,3 [5,2–8,4] mg.
Conclusion |
Cette étude en vie réelle permet de mieux estimer l’impact en termes de santé publique de la PR en France. Les résultats sont conformes à ceux des études précédemment publiées, utilisant notamment d’autres sources de données, ce qui souligne la fiabilité de cette base pour les études épidémiologiques.
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Vol 88 - N° S1
P. A22-A23 - décembre 2021 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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