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Diagnostic et prise en charge de la pneumopathie interstitielle diffuse induite par les anticorps conjugués dans le cancer du sein : avis d’expert - 13/08/23

Diagnosis and management of interstitial lung disease induced by antibody-drug conjugates in breast cancer: A French expert opinion paper

Doi : 10.1016/j.bulcan.2023.04.013 
Luis Teixeira 1, 9, , Véronique Diéras 2, Bruno Crestani 3, 4, Mathieu Lederlin 5, Cristian Villanueva 6, Boris Duchemann 7, Jean-Yves Pierga 8, 9, Jacques Cadranel 10
1 AP–HP, hôpital Saint-Louis, service de sénologie, Inserm U976, HIPI, Paris, France 
2 Centre Eugène-Marquis, département d’oncologie médicale, Rennes, France 
3 Université Paris Cité, Inserm U1152, Paris, France 
4 Assistance publique–Hôpitaux de Paris, hôpital Bichat, département de pneumologie, Paris, France 
5 CHU de Rennes, université de Rennes, département de radiologie, Rennes, France 
6 Centre de cancérologie de Montpellier, département d’oncologie médicale, Montpellier, France 
7 Hôpital Avicenne, département d’oncologie médicale, Bobigny, France 
8 Institut Curie, département d’oncologie médicale, Paris et Saint-Cloud, France 
9 Université Paris Cité, Paris, France 
10 AP–HP Tenon, Sorbonne université, centre de référence constitutif des maladies pulmonaires rares, service de pneumologie et oncologie thoracique, Paris, France 

Luis Teixeira, AP–HP, hôpital Saint-Louis, équipe physiopathologie du cancer du sein, université Paris Cité, service de sénologie, Inserm U976, HIPI, 1, avenue Claude-Vellefaux, 75010 Paris, France.AP–HP, hôpital Saint-Louis, équipe physiopathologie du cancer du sein, université Paris Cité, service de sénologie, Inserm U976, HIPI1, avenue Claude-VellefauxParis75010France

Résumé

La pneumopathie interstitielle diffuse est un événement indésirable associé à de nombreux médicaments anticancéreux, y compris certains anticorps conjugués récents utilisés dans le cancer du sein. En l’absence de signes cliniques ou radiologiques spécifiques, le diagnostic d’une pneumopathie interstitielle diffuse médicamenteuse repose souvent sur un diagnostic d’exclusion. Lorsqu’ils sont présents, les symptômes les plus fréquents sont des signes respiratoires (toux, dyspnée, douleur thoracique) et des signes généraux (fatigue, fièvre). Toute suspicion de pneumopathie interstitielle diffuse doit être explorée par imagerie et, en cas de doute, le scanner doit être relu par un pneumologue et un radiologue. L’interruption temporaire ou définitive du traitement est fonction de la sévérité de la pneumopathie interstitielle diffuse et du type d’anticorps conjugué. Pour les cas asymptomatiques (grade 1), l’efficacité des corticostéroïdes n’est pas clairement établie ; pour les grades supérieurs, la balance bénéfice/risque d’une corticothérapie à long terme doit être prise en compte pour définir la dose et la durée du traitement. Une hospitalisation et une oxygénothérapie sont indiquées pour les cas graves (grades 3-4). Le suivi du patient nécessite l’expertise d’un pneumologue avec réalisation de scanners thoraciques répétés et évaluations régulières de la fonction pulmonaire (spirométrie et capacité de diffusion du monoxyde de carbone). La prévention des pneumopathies interstitielles diffuses induites par les anticorps conjugués et de leur évolution vers un grade plus sévère repose sur l’expertise d’un réseau multidisciplinaire d’experts. Ce réseau d’expertise permet d’évaluer les facteurs de risque individuels et de proposer une prise en charge précoce, un suivi étroit et une éducation thérapeutique des patients.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Summary

Interstitial lung disease (ILD) has been reported with many cancer drugs including some recent antibody-drug conjugates (ADCs). The mechanisms of ILD induced by many chemotherapy drugs, other drug classes and ADCs used in cancer, including breast cancer, are not clearly elucidated. In the absence of specific clinical or radiological signs, the diagnosis of drug-induced ILD is often a diagnosis of exclusion. When present, the most frequent symptoms are respiratory signs (cough, dyspnea, chest pain) and general signs (fatigue, fever). Any suspicion of ILD should be evaluated by imaging and, if in doubt, the CT scan should be evaluated by a pulmonologist and a radiologist. A network of multidisciplinary experts for proactive early management of ILD is important, including oncologist, radiologist, pulmonologist, infectious disease specialist and nurses. Patient education is essential to report new or exacerbated lung symptoms and prevent high-grade ILD. Study drug is discontinued temporarily or permanently according to ILD severity and type of ADC. For asymptomatic cases (Grade 1), the efficacy of corticosteroids is not clearly established; for higher grades, the benefit/risk balance of long-term corticosteroid therapy should be considered for the dose and treatment duration. Hospitalization and oxygen supplementation are required for severe cases (Grades 3-4). For patient follow-up, the expertise of a pulmonologist is necessary with repeated chest scans, spirometry and DLCO. Preventing ADC-induced ILDs and evolution to high grade rests on a network of multidisciplinary experts for assessment of individual risk factors, early management, close follow-up and patient education.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Pneumopathie interstitielle diffuse, Anticorps conjugués, Cancer du sein

Keywords : Interstitial lung disease, Antibody-drug conjugate, Breast cancer


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Vol 110 - N° 9

P. 937-949 - septembre 2023 Retour au numéro
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