La dénutrition est un facteur pronostic majeur en cancérologie des voies aérodigestives supérieures. La Haute Autorité de Santé recommande plusieurs méthodes pour diagnostiquer la dénutrition. L’objectif principal de cette étude était de déterminer si les méthodes de diagnostics de dénutrition avant traitement appliquées par la diététicienne, l’enseignant d’activité physique adaptée et l’impédancemétrie étaient complémentaires ou redondants.

Soixante-six patients âgés de dix-huit à 70 ans, atteints d’un cancer des voies aérodigestives supérieures et ayant bénéficié d’une évaluation nutritionnelle selon les trois méthodes, avant le traitement de leur cancer ont été inclus de manière rétrospective. L’âge moyen état de 54,9 ans. La localisation la plus fréquente était les cancers oropharyngés.

Trente-quatre patients étaient dénutris au moment du diagnostic de leur cancer des voies aérodigestives supérieures selon au moins un des tests (52,3 %). Les spécificités des différents tests utilisés variaient entre 3,3 et 55,2 %, celles de chaque méthode (diététique, activité physique adaptée et impédancemétrie) entre 48,4 et 64,7 %. Les diagnostics de dénutrition par deux des trois méthodes ont été concordants dans 26,1 % à 38,5 % des cas et par les trois méthodes dans 2,9 % des cas de dénutrition (le diagnostic de dénutrition a été porté par les trois méthodes chez un seul patient).

L’utilisation combinée de l’évaluation par une diététicienne, un enseignant d’activité physique adaptée et de l’impédancemétrie offre une approche plus complète, complémentaire et non redondante pour le diagnostic de la dénutrition chez les patients atteints d’un cancer des voies aérodigestives supérieures, probablement généralisable à l’ensemble des patients atteints de cancer solide ou hématologique.

Malnutrition is a major prognostic factor in head and neck cancers. The French National Authority for Health recommends several methods for diagnosing malnutrition. The main aim of this study was to determine whether the methods used to diagnose malnutrition prior to any treatment by the dietician, the adapted physical activity teacher and impedancemetry were complementary or redundant.

Sixty-six patients aged 18 to 70 with head and neck cancer who had undergone nutritional assessment using the three methods prior to cancer treatment were retrospectively included. The mean age was 54.9 years. The most frequent location was oropharyngeal cancer.

Thirty-four patients were malnourished at the time of diagnosis of their head and neck cancer according to at least one of the tests (52.3%). The specificities of the different tests used ranged from 3.3 to 55.2%, and those of each method (diet, adapted physical activity and impedancemetry) from 48.4 to 64.7%. The diagnosis of malnutrition by two of the three methods was concordant in 26.1% to 38.5% of cases, and by all three methods in 2.9% of cases of malnutrition (the diagnosis of malnutrition was made by all three methods in a single patient).

The combined use of assessment by a dietician, an adapted physical activity teacher and impedancemetry offers a more complete, complementary and non-redundant approach to the diagnosis of malnutrition in patients with head and neck cancer, which can probably be generalised to all patients with solid or haematological cancer.