P.272 Releveur de l’anus : que reste-t-il de l’incontinence anale idiopathique ? - 28/12/09
Résumé |
Introduction |
L’incontinence anale (IA) est le plus souvent rattachée à une rupture sphinctérienne interne et/ou externe et/ou à une neuropathie pudendale. En leur absence, l’incontinence anale est dite idiopathique. Cette classification méconnaît cependant un éventuel rôle du faisceau puborectal (PR) du releveur de l’anus dans la genèse de l’IA, d’autant plus que celui-ci n’est pas innervé par le nerf pudendal.
But de notre étude |
Evaluer l’influence de l’atteinte du faisceau puborectal chez les patients souffrant d’une IA isolée ou associée à une incontinence urinaire.
Patients et Méthodes |
Soixante dix huit patientes, indemnes de toute affection neuromédullaire, d’un âge moyen de 61,3 ans [29,5 - 84,3], ont été explorées de manière consécutive par les deux mêmes opérateurs, entre janvier 2007 et juin 2008 pour une IA pure ou mixte, par une manométrie anorectale (MAR), une échographie endoanale tridimensionnelle (écho 3D) et une électromyographie (EMG) à l’aiguille concentrique des muscles PR, sphincter externe anal (SEA) et bulbocaverneux (BC). Les latences distales motrices anales et périnéales des nerfs pudendaux ont été mesurées. L’EMG a été évalué en tracé interférentiel, intermédiaire et simple accéléré. Les défects, longueurs, épaisseurs et volumes du PR ont été évalués par échographie tridimensionnelle. Un indice de Wexner était calculé pour chaque patiente. Une atteinte du PR était définie par la présence d’un défect échographique et/ ou un EMG du PR anormal.
Résultats |
L’EMG du PR n’a été réalisé que chez 73 patientes, dont 71 bilatéralement ; 5 patientes n’ont pas toléré l’examen ou étaient sous anticoagulant. Une atteinte EMG du PR était retrouvée dans 39 cas, celle-ci était isolée dans 4 cas et était associée à une atteinte du SEA chez 35 patientes. La fréquence d’une atteinte neurogène périphérique augmentait avec le nombre de tests EMG utilisés pour sa définition : l’augmentation uni ou bilatérale des latences distales motrices des nerfs pudendaux était retrouvée dans 61 % (44/77) des cas. La fréquence de l’IA neurogène passait à 86 % (67/78) des cas si l’atteinte associée du SEA était prise en compte, à 90 % (70/78) des cas si l’atteinte du PR était étudiée. Un défect échographique était trouvé dans 23 % (18/78) des cas. Il concernait le SAI, le SAE et le PR dans respectivement 10, 9 et 3 cas, certains défects pouvant êtres combinés. Le score moyen de l’indice de Wexner n’était pas augmenté en présence d’un défect échographique du PR ou d’une atteinte EMG du PR. Il n’était pas augmenté en fonction du nombre d’accouchements ou de la présence d’une double incontinence anale et urinaire. En revanche, la contraction volontaire évaluée en MAR était significativement abaissée en cas d’atteinte du PR (26 vs 38cm H2O p<0,05) et/ou du SE (28 vs 39cm H2O p<0,05) et le volume du PR était significativement abaissé en cas d’atteinte du PR (6,2 vs 7,2cm3 p<0,05).
Conclusion |
L’exploration du PR repose sur l’écho 3D et l’EMG ; elle permet de diminuer le nombre d’IA dite idiopathique. En cas d’EMG non réalisable, la mesure du volume du PR pourrait être prédictive d’une atteinte du PR.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 33 - N° 3S1
P. A184 - mars 2009 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.