P.293 Fréquence et facteurs de risque de dénutrition au cours de la maladie de Crohn : résultats d’une étude prospective - 28/12/09
Résumé |
Introduction |
La maladie de Crohn (MC) est souvent associée à un état de dénutrition. Le but de notre travail était d’étudier la fréquence de la dénutrition chez des patients atteints de MC et d’identifier ses facteurs de risque.
Patients et Méthodes |
Il s’agit d’une étude prospective incluant tous les patients atteints de MC suivis en consultation ou hospitalisés dans notre service entre juin et décembre 2007. L’indice de masse corporelle [IMC : poids en kg/(taille en m)2], a été utilisé pour l’évaluation du statut nutritionnel et la dénutrition a été classée selon la classification de l’OMS (dénutrition profonde : IMC < 15, sévère : 15 < IMC < 17, modérée : 17 < IMC < 18,5). Les caractéristiques épidémiologiques, socio économiques et cliniques des patients ont été recueillies ainsi que celles liées à la maladie et à sa prise en charge. De même un prélèvement sanguin a été réalisé pour évaluer les paramètres nutritionnels biochimiques (taux d’hémoglobine, albumine, cholestérol total, triglycérides, calcium et phosphore).
Résultats |
Nous avons inclus 77 patients atteints de MC, 40 femmes et 37 hommes, d’âge moyen 35 ans (18 - 56) et originaires du nord du pays dans 76,6 % des cas. Il s’agissait de cadres, ouvriers, étudiants et chômeurs respectivement dans 29 %, 28 %, 18 % et 25 % des cas. Au moment de l’étude, 45,5 % des patients étaient hospitalisés et 54,5 % étaient suivis en externe. La MC évoluait depuis une moyenne de 65 mois (1 - 300) et était de siège colique, iléo-colique et iléal respectivement chez 42,9 %, 39 % et 18,1 % des patients. Seuls 16,9 % des patients avaient déjà eu une résection grêlique. A l’inclusion, 32 % des patients étaient sous azathioprine depuis une moyenne de 36 mois (3 - 120). La maladie était en poussée dans 32,5 % des cas. Parmi les 77 patients, 11 (14,3 %) étaient dénutris (IMC<18,5) et la dénutrition était modérée dans 6 cas, sévère dans 3 cas et profonde chez les 2 autres patients. Parmi les 11 patients dénutris, 9 étaient hospitalisés et 8 étaient en poussée intestinale alors qu’aucun de ces malades n’était sous azathioprine. En analyse univariée, les caractéristiques épidémiologiques et socioéconomiques ainsi que la localisation et la durée de la maladie n’étaient pas associées au risque de dénutrition. En revanche, les paramètres significativement liés à la dénutrition étaient l’hospitalisation (p=0,009), la poussée (p=0,002) et la non utilisation d’azathioprine (p=0,003). Ce dernier paramètre était l’unique facteur indépendant associé à la dénutrition en analyse multivariée (p<10−3). En considérant l’ensemble des 77 patients, une corrélation positive a été retrouvée entre le délai séparant la dernière poussée de l’inclusion et le statut nutritionnel (r=0,307, p=0,03). D’un autre côté, une corrélation significative a été notée entre l’IMC et le taux de triglycérides (r=0,3, p=0,006), de cholestérol (r=0,22, p=0,048), d’albumine (r=0,28, p=0,01) et d’hémoglobine (r=0,23, p=0,043).
Conclusion |
Une dénutrition a été observée chez 14,3 % de notre population de MC et était modérée dans plus de 50 % des cas. La non utilisation d’azathioprine était le facteur de risque principal et indépendant de dénutrition.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 33 - N° 3S1
P. A195 - mars 2009 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.