P.37 Maturation du phénotype neurochimique du système nerveux entérique et evolution de la réponse motrice colique chez le raton nouveau né - 28/12/09
Résumé |
Introduction |
Les enfants prématurés présentent des complications digestives motrices liées à l’immaturité du tube digestif. Le ralentissement du transit retarde l’alimentation, nécessite le recours à une alimentation parentérale et expose à des complications infectieuses et chirurgicales. Parmi les constituants du tube digestif potentiellement impliqués dans ces troubles moteurs, le système nerveux entérique (SNE) pourrait jouer un rôle majeur. En effet, le SNE et en particulier le plexus myentérique est un des éléments clés du contrôle de la motricité digestive. Des variations dans l’expression des neuromédiateurs du SNE ont été impliquées dans les pathologies motrices et inflammatoires du tube digestif.
Objectif |
caractériser dans un modèle animal immature, le raton nouveau né, l’évolution, au cours des premiers jours de vie, du phénotype neurochimique en particulier cholinergique et nitrergique du plexus myentérique colique et determiner l’impact fonctionnel de ces changements sur la réponse motrice neuro-induite.
Matériels et Méthodes |
Des ratons Sprague-Dawley ont été sacrifiés à J1, 3, 5, 7, 14, 21 et 36 (n=6 par condition), les côlons ont été prélevés pour des études immunohistochimiques et fonctionnelles ex vivo en chambre d’organe. Après obtention par microdissection de whole mounts contenant le muscle longitudinal/plexus myentérique, les tissus ont été marqués avec des anticorps dirigés contre la choline acétyltransférase (ChAT ; marqueur de neurones cholinergiques), la nitrique oxyde synthase (NOS ; marqueur de neurones nitrergiques) et HuC/D un marqueur neuronal général. Un segment colique de muscle longitudinal a été suspendu dans une chambre d’organe, relié à un transducteur de force isométrique. La réponse contractile induite par une stimulation électrique (EFS) du SNE a été étudiée en l’absence et en présence de L-NAME (inhibiteur de la NOS) et d’atropine (inhibiteur des récepteurs muscariniques).
Résultats |
A J1, la proportion de neurones ChAT-immunoréatifs (IR) représentait 2,5±0,6 % des neurones Hu-IR. On observait une augmentation significative de la proportion des neurones ChAT-IR au cours du temps dès J14 et à J36 elle était de 13 %. A J1, 14,2±3,0 % des neurones Hu-IR était NOS-IR. Après une augmentation significative de cette proportion au cours de la première semaine, cette dernière n’évolue plus au cours des semaines suivantes. Parallèlement, l’analyse ex vivo de la motricité colique a montré l’apparition d’une activité contractile spontanée à partir de J5, et de contractions rythmées et reproductibles à partir de J14, dont la fréquence augmentait significativement à J21 et J36 (0,02 Hz, 0,04 Hz et 0,06Hz respectivement). D’autre part, la réponse contractile induite par l’EFS visible dés J1 était significativement inhibée par l’atropine uniquement à J5 et par le L-NAME à partir de J21 uniquement.
Conclusion |
Notre étude a montré une plasticité post-natale du phénotype neurochimique du SNE corrélée à des modifications de la réponse motrice colique induite par l’activation du SNE. Cette étude pose les bases rationnelles de la prise en charge de troubles digestifs chez le nouveau-né en ciblant la maturation du SNE.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 33 - N° 3S1
P. A37 - mars 2009 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.