Conjonctivites infectieuses virales - 01/01/95
Service d'ophtalmologie du professeur P. Lehoang, hôpital Pitié-Salpêtrière, 47-83, boulevard de l'Hôpital, 75013 Paris. France
Résumé |
Les conjonctivites, souvent considérées comme une pathologie ophtalmologique mineure, jouent un rôle considérable dans la diffusion épidémique de maladies virales comme la rougeole, la rubéole, les oreillons, la grippe, qui peuvent être graves en particulier dans des conditions de vie précaires.
Dans les pays à haut niveau de vie, les épidémies de conjonctivites virales ont un impact socio-économique important, nécessitant l'organisation rapide de moyens thérapeutiques et préventifs efficaces.
En France, plus de 15 % des conjonctivites sont d'étiologie virale, parfois compliquées de kératite [6]. Les virus responsables sont de mieux en mieux connus grâce au diagnostic virologique établi par la visualisation d'antigènes viraux ou la mise en évidence du génome viral.
Après un épisode apparemment bénin, des complications graves peuvent survenir : kératoconjonctivites, voire kérato-uvéites avec parfois des séquelles visuelles, évolution vers la récurrence ou la chronicité [5]. Les mutations de certaines souches virales peuvent modifier la sévérité des tableaux cliniques. Sur terrains particuliers, comme chez le nouveau-né ou l'immunodéprimé, la voie conjonctivale, porte d'entrée dans l'organisme, peut entraîner une dangereuse généralisation de l'infection.
La pathogénie des infections virales est mieux connue avec la mise en évidence d'infections virales persistantes, latentes ou non, et des phénomènes immunopathologiques modulés par le patrimoine génétique.
Des molécules antivirales spécifiques apparaissent et font l'objet d'essais thérapeutiques ; elles pourront constituer des propositions thérapeutiques mieux adaptées qu'une antibiothérapie de couverture, et moins risquées qu'une corticothérapie locale administrée d'emblée.
Plan
- Génétique et oeil
- H. Dollfus, V. Pelletier
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