Fonction visuelle et énergie de survie fonctionnelle - 01/01/96
Unité de biophysique du CRSSA, 24, avenue des Maquis du Grésivaudan, 38700 La Tronche France
Service d'ophtalmologie, CPEMPN, 5 bis, avenue de la Porte de Sèvres, 75015 Paris France
Résumé |
Le syndrome « malvoyance » devient actuellement une entité ophtalmologique où une attitude thérapeutique peut être définie pour réduire l'incapacité du malade. Cette attitude repose sur deux concepts essentiels : d'une part l'analyse des différentes caractéristiques d'une image ou d'un objet par des canaux spécifiques à chaque caractéristique et d'autre part l'utilisation de la représentation mentale d'une situation à partir des stratégies de prise et de traitement de l'information. La plasticité neuronale serait capable de mettre en oeuvre des circuits qui jusque-là étaient non fonctionnels ou non encore établis.
Sur le plan cognitif, les malvoyants développent, sous l'effet d'une rééducation appropriée, des capacités d'analyse basées sur les autres éléments encore actifs du système visuel. Néanmoins, il est nécessaire qu'existe basalement une énergie de survie fonctionnelle, à l'instar de l'énergie vitale mise en jeu par l'organisme devant des situations biologiquement critiques.
L'adaptation à l'environnement est une des propriétés des systèmes biologiques. Ces derniers doivent en capter les sollicitations tant physiques que chimiques avant de pouvoir réagir. C'est dans ce cadre très général des fonctions dites « sensorielles » que l'on considère la vision. Pour un organisme qui en est doté, cette dernière permet une adaptation directe aux contraintes visibles de l'environnement. Encore faut-il que l'oeil et le cerveau puissent « capturer » les informations visuelles. Voir, c'est d'abord percevoir. Telle est l'analyse de la vision que nous développerons, à partir du modèle topologique de la capture d'une proie par un prédateur, élaboré par René Thom dans le cadre de la théorie des catastrophes[3] . Après avoir, dans un premier temps, adapté ce modèle au problème de la saisie d'une information visuelle dans des conditions normales, nous étudierons ensuite les modifications qu'il faut lui apporter pour répondre aux conditions pathologiques. Nous essayerons enfin de dégager de cette étude phénoménologique des considérations concrètes sur la conduite à tenir face au problème de la malvoyance.
Auparavant, et afin de mieux saisir l'enchaînement des modifications topologiques décrites dans cette étude, nous présenterons brièvement quelques figures (ou singularités) de la théorie des catastrophes. Cette présentation, très « visuelle », sera illustrée par des dessins de MC Escher.
Plan
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