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CHAPITRE 2
OCT : techniques d'analyse et d'interprétation

F. APTEL,

M. STREHO

OCT : rappels technologiques et appareils disponibles
TOMOGRAPHIE PAR COHÉRENCE OPTIQUE : PRINCIPES PHYSIQUES
La tomographie par cohérence optique ( optical coherence tomography [OCT]) est une méthode d'imagerie non invasive et utilisable in vivo, fondée sur l'interférométrie à faible cohérence. Une onde électromagnétique d'une longueur d'onde située dans le proche infrarouge est envoyée dans le tissu à étudier, et la réflexion du faisceau par les différentes interfaces optiques est analysée de façon à réaliser une image en coupe du tissu. Comparé aux autres techniques d'imagerie utilisées en ophtalmologie, notamment l'échographie, l'OCT est caractérisé par une résolution spatiale élevée (de l'ordre de quelques micromètres), mais une profondeur de pénétration souvent limitée par la diffusion de l'onde électromagnétique (dans la sclère en particulier) ou son absorption (pas les structures pigmentées de l'uvée contenant de la mélanine).
Les termes d'optique suivants sont à connaître.
  • Interférométrie : méthode de mesure fondée sur l'étude des interférences formées par l'interaction de plusieurs ondes électromagnétiques. En OCT, c'est l'étude des interférences entre une onde réfléchie par les interfaces des tissus et une onde de référence qui permet de connaître la position des interfaces le long du chemin optique parcouru dans les tissus. La formation d'une interférence constructive signe la présence d'une interface à une distance égale à celle de la longueur du chemin optique parcouru par l'onde de référence.
  • Longueur d'onde : paramètre utilisé pour décrire une onde qui correspond à la distance séparant deux maxima consécutifs de l'onde. La lumière visible est une onde électromagnétique (variation simultanée et période du champ électrique et du champ magnétique) d'une longueur d'onde comprise entre 400 et 800 nm.
  • Largeur de bande ou largeur spectrale : plage de longueurs d'onde du faisceau utilisé pour réaliser l'imagerie des tissus. La résolution axiale augmente lorsque la largeur de bande de la source lumineuse est élevée.
  • Vitesse d'acquisition : nombre de profils de réflectivité des tissus réalisés par unité de temps (exprimée en nombre de A-scans par seconde). Une vitesse d'acquisition élevée permet de répéter les mesures d'une même structure et, en moyennant les acquisitions, d'augmenter la qualité du signal et la résolution spatiale.
  • Résolution spatiale : dimension du plus petit détail observable en OCT. En OCT, on distingue la résolution spatiale axiale, qui dépend essentiellement des caractéristiques de la source lumineuse (inversement proportionnelle à la longueur d'onde et proportionnelle à la largeur de bande), et la résolution transverse, qui dépend essentiellement du système optique (inversement proportionnelle à l'ouverture numérique du système optique).
  • Profondeur de pénétration : trajet maximal parcouru par l'onde électromagnétique dans les tissus avant son atténuation complète. En OCT, la profondeur de pénétration limitée est essentiellement due à l'absorption de l'onde par les structures pigmentées (c'est-à-dire contenant de la mélanine, comme l'épithélium pigmenté irien ou les autres couches pigmentées de l'uvée) ou à la diffusion de l'onde par les structures diffusantes (c'est-à-dire entraînant un éparpillement des photons, mais sans les absorber, comme la sclère).
Les performances de ces techniques d'imagerie sont comparées dans la figure 2-1
Fig. 2-1
Comparaison des performances des techniques d'imagerie utilisées en ophtalmologie.UBM : ultrasound biomicroscopy.
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TECHNOLOGIES DISPONIBLES
  • Time domain optical coherence tomography (TD-OCT) : technologie utilisée dans les premières générations d'OCT et appelée « temporelle» ou «time domain», réalisant la division de la lumière en deux faisceaux, envoyés dans l'échantillon à analyser et sur un bras de référence se terminant par un miroir. La combinaison des deux faisceaux produit une interférence constructive lorsque la lumière a parcouru exactement la même distance dans les deux bras. Le balayage du miroir du bras de référence permet ainsi de réaliser un profil de réflectivité de l'échantillon, appelé A-scan. La combinaison de plusieurs A-scans réalisés en déplaçant latéralement le faisceau permet de construire une image en coupe de l'échantillon (B-scan).
  • Spectral domain optical coherence tomography (SD-OCT) : technologie utilisée dans la plupart des OCT actuels employés en ophtalmologie. Les OCT dans le domaine de Fourier ou OCT fréquentiel reposent sur l'analyse des différentes longueurs d'onde du spectre de la lumière infrarouge utilisée grâce à la transformée de Fourier, et permettent d'obtenir le même profil de réflectivité des tissus analysés sans avoir à déplacer le miroir dans le bras de référence. La vitesse d'acquisition a, de ce fait, été largement augmentée, autorisant la réalisation d'acquisitions multiples de la même structure, et améliorant ainsi le rapport signal/bruit et la résolution spatiale.
  • Swept source optical coherence tomography (SS-OCT) : OCT utilisant une source lumineuse dont la longueur d'onde peut être modulée. Cette modulation de la longueur d'onde évite d'avoir à déplacer le miroir du bras de référence (TD-OCT) ou d'avoir à utiliser un spectromètre (SD-OCT), et permet ainsi une vitesse d'acquisition très élevée, augmentant le rapport signal/bruit et la résolution spatiale (résolution axiale possiblement de moins de 5 μm).
  • Enhanced depth imaging optical coherence tomography (EDI-OCT) : méthode utilisée pour augmenter la visibilité des structures situées en arrière de l'épithélium pigmenté rétinien, notamment les couches les plus internes de la choroïde. Le système optique est rapproché de l'œil, de façon à obtenir une image inversée avec un meilleur contraste des structures profondes par comparaison aux structures plus superficielles. Il est à noter que certains fabricants utilisent d'autres techniques pour augmenter la visibilité des structures profondes (longueur d'onde plus élevée, augmentation du nombre d'acquisitions), mais les décrivent également par le terme d'EDI.
  • Optical coherence tomography-angiography (OCT-A) : méthode d'analyse des images B-scans fondée sur la comparaison de coupes B-scans répétées de la même structure permettant de rechercher des variations de signal qui reflètent le mouvement des érythrocytes dans les tissus. Plusieurs algorithmes mathématiques ont été développés par les fabricants pour analyser les variations de signal et étudier le flux sanguin dans les tissus. Deux types de paramètres sont généralement présentés, la densité des vaisseaux ( vessel density ), proportionnelle à la surface de l'image présentant des variations de signal, et le flux dans les vaisseaux ( vessel flow ), proportionnel à l'intensité des variations de signal.
APPAREILS DISPONIBLES
Une présentation des caractéristiques physiques et techniques des systèmes OCT disponibles en ophtalmologie est proposée dans le tableau 2-1
Tableau 2.1
Caractéristiques techniques des appareils OCT commercialisés.
Appareil et fabricantType d'OCT (SD/SS)OCT segments antérieur/postérieurLongueur d'ondeVitesse scan (A-scans/s)Résolution axialeRésolution latéraleEDIOCT-AOCT en face
Spectralis® OCT2 (Heidelberg Engineering)SDPostérieur et antérieur avec ajout lentille870 nm85 000/s6 μmOuiOuiOui
RS 3000® (Nidek)SDPostérieur et antérieur avec ajout lentille880 nm53 000/s4 μm20 μmOuiOuiOui
DRI Triton® (Topcon)SSPostérieur et antérieur avec ajout lentille1 050 nm100 000/s2,6 μm20 μmOuiOuiOui
Cirrus HD-OCT 5000® (Carl Zeiss Meditec)SDPostérieur et antérieur avec ajout lentille840 nm27 000-68 000/s5 μm15 μmOuiOui (module AngioPlex®)Oui
PLEX Elite 9000® (Carl Zeiss Meditec)SSPostérieur (appareil de recherche)1060 nm100 000/s6,3 μmOuiOuiOui
Avanti®/AngioVue® (Optovue)SDPostérieur et antérieur avec ajout lentille840 nm70 000/s5 μm15 μmOuiOui (AngioVue®)Oui
iVue® (Optovue)SDPostérieur et antérieur avec ajout lentille840 nm26 000/s5 μm15 μmNonNonNon
iScan® (Optovue)SDPostérieur et antérieur avec ajout lentille840 nm26 000/s5 μm15 μmNonNonNon
HS 100® (Canon)SDPostérieur et antérieur avec ajout lentille855 nm70 000/s3 μm20 μmOuiNonOui
Casia® (Torney)SSAntérieur1 310 nm50 000/s10 μm30 μmNANANA
Revo NX® (Optopol)SDPostérieur et antérieur avec ajout lentille830 nm110 000/s5 μm12 μmNAOuiNA
NA : non applicable ; SD : SS : .
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Réalisation et interprétation d'un examen OCT
L'image OCT en deux dimensions est obtenue par le déplacement rapide du faisceau laser selon une ligne droite ou circulaire. La juxtaposition de plusieurs centaines de mesures (512 en TD-OCT et jusqu'à 4 000 scans en SD-OCT) permet de reconstituer une coupe linéaire comparable à une échographie en mode B. La latitude de mesure en profondeur, lorsque le faisceau est mis au point sur la rétine, est en moyenne de 2 mm, ce qui, en pratique courante, est suffisant pour l'examen d'épaississements rétiniens ou de décollements de hyaloïde postérieure de moins de 1 000 μm. Au-delà de cette épaisseur, une mise au point plus antérieure est possible.
L'opérateur peut aussi modifier la longueur de coupe qui peut varier de 3 à plus de 10 mm environ. Cependant, l'utilisation de coupes longues diminue la résolution transversale et ne permet pas une analyse fine des structures rétiniennes. L'examen de la rétine extra-maculaire et même au-delà du pôle postérieur est possible grâce au déplacement du point de fixation interne ou externe. Comme en angiographie, des montages peuvent être réalisés par la juxtaposition de plusieurs coupes de même longueur.
L'examen se fait avec ou sans dilatation pupillaire. Si la dilatation n'est pas indispensable pour l'examen rapide de la macula, elle peut se révéler très utile pour le repérage de lésions extra-maculaires sur le moniteur vidéo. Ce dernier permet de contrôler en temps réel la position de la coupe optique dans le fond d'œil.
CONDUITE D'UN EXAMEN
INSTALLATION DU PATIENT ET SAISIE DES DONNÉES
Le patient doit être installé confortablement, le menton bien posé sur la mentonnière et le front appuyé en avant. Il est important de bien régler la hauteur de la table d'examen et de la chaise du patient pour éviter les mouvements de la tête (un recul de 1 cm suffit pour faire disparaître l'image OCT de la fenêtre d'acquisition).
Plusieurs protocoles de coupes peuvent être utilisés (coupes linéaires isolées, horizontales ou verticales, radiaires simples ou multiples, circulaires, balayage 3D, etc.).
Le choix des coupes varie en fonction de la pathologie suspectée. Si quelques coupes linéaires peuvent suffire pour établir un diagnostic, la réalisation d'une cartographie de la région maculaire (par des coupes étagées ou radiaires) est souvent utile pour pouvoir suivre l'évolution spontanée ou traiter une maculopathie, comme dans le cas des œdèmes maculaires (diabétique, occlusion veineuse, etc.) ou des membranes épimaculaires.
ANALYSE ET TRAITEMENT DE L'IMAGE [ 1 ]
Chaque valeur de réflectivité tissulaire, qui correspond à un accident sur la courbe de réflectivité, est convertie en une échelle colorimétrique dite « arc-en-ciel » ou en niveaux de gris, où le blanc et le rouge représentent le maximum de réflectivité et le bleu et le noir le minimum. Sur le Stratus® TD-OCT (Carl Zeiss Meditec), différentes fonctions permettent de traiter l'image brute obtenue :
  • alignement ( align ) : cette fonction essaie de corriger les données brutes des effets des microsaccades oculaires. Pour corriger cet effet, chacun des scans est comparé avec le scan voisin dans un processus appelé corrélation. Ce processus a pour effet d'aligner de proche en proche les pics d'hyper-réflectivité pour reconstituer une ligne horizontale. Il peut donc «gommer» certaines irrégularités réellement présentes, bien que sa puissance de correction soit volontairement limitée;
  • normalisation ( normalize ) : cette fonction a pour but de présenter les données colorimétriques de l'OCT de façon indépendante du bruit de fond et de la puissance de la lumière incidente. En d'autres termes, si deux scans successifs sont réalisés sur le même œil avec différents niveaux de flux lumineux et de bruit de fond, les résultats doivent apparaître avec la même gradation de couleurs.
Les deux fonctions Align et Normalize peuvent être conjuguées. D'autres fonctions de traitement des images sont également disponibles. L'emplacement et les paramètres d'une ligne de coupe peuvent être gardés en mémoire et reproduits lors d'un examen ultérieur chez un même patient, permettant ainsi un examen comparatif aisé, en particulier dans les atteintes rétiniennes extra-maculaires.
LIMITES DE L'EXAMEN
La réalisation de l'examen OCT nécessite la présence de milieux intra-oculaires relativement clairs. Il est possible d'obtenir des coupes de la rétine en cas de cataracte nucléaire modérée. Cependant, l'existence d'une opacité cristallinienne sous-capsulaire dense peut empêcher la réalisation de l'examen. Il en est de même en cas d'hémorragie intravitréenne importante, de gaz intravitréen ou d'opacité cornéenne. En revanche, la présence de silicone dans la cavité vitréenne n'empêche pas la réalisation de l'examen.
En outre, les renseignements apportés par l'OCT concernant la choroïde sont limités : en effet, l'essentiel du faisceau lumineux incident est réfléchi par le complexe hyper-réflectif épithélium pigmentaire-choriocapillaire.
Enfin, la mesure de l'épaisseur rétinienne peut être artéfactée par certaines structures intrarétiniennes : ainsi, les exsudats lipidiques intrarétiniens ou les hémorragies rétiniennes apparaissent comme des structures hyper-réflectives, masquant la réflectivité du complexe épithélium pigmentaire-choriocapillaire sous-jacent. Il en résulte un défect dans la ligne de profil postérieur de la rétine. Le logiciel de mesure de l'épaisseur rétinienne corrige automatiquement cette anomalie par interpolation linéaire. Cependant, si les exsudats sont de très grande taille, la correction par interpolation linéaire fonctionne partiellement et la mesure de l'épaisseur rétinienne peut être alors erronée.
ANALYSE ET INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS
Les techniques d'imagerie, telles que l'angiographie à la fluorescéine et au vert d'indocyanine, les photographies du fond d'œil et l'échographie, sont couramment utilisées pour analyser la rétine et les pathologies maculaires en particulier. Chacune de ces techniques a ses propres avantages et inconvénients dans l'évaluation du segment postérieur de l'œil. Cependant, aucune de ces techniques n'est capable de fournir des informations détaillées sur l'anatomie de la rétine en coupe transversale, ni de donner une quantification reproductible de paramètres morphologiques de la rétine. L'avènement de la technologie OCT a permis des améliorations considérables dans la compréhension de la physiopathologie de certaines maladies, et a permis aux cliniciens de caractériser l'état pathologique de leurs patients avec beaucoup plus de précision [ 2 ]. De plus, grâce à cette précision obtenue, l'analyse quantitative et qualitative au cours du temps de la morphologie rétinienne peut être utilisée pour l'évaluation objective de la réponse aux traitements. Il en est de même pour la cornée et la chambre antérieure.
Le caractère non invasif et sans contact de la méthode a permis à cette technique d'être rapidement et facilement intégrée dans la pratique clinique quotidienne mais aussi dans le cadre de la recherche et des essais cliniques. Cette méthode a largement contribué à nous faire progresser dans le diagnostic et le suivi de pathologies maculaires telles que les trous maculaires [ 3 ], les œdèmes maculaires [ 2 ], la néovascularisation de la choroïde [ 4 ], les tractions vitréomaculaires [ 5 ] et les membranes épirétiniennes [ 6 ]. Cependant pour pouvoir être utilisable en pathologie humaine, la connaissance de l'anatomie et de l'imagerie en situation normale est indispensable.
L'image OCT peut être vue en couleurs ou bien de façon plus confortable en niveaux de gris ou en niveaux de gris inversés ( fig. 2-2
Fig. 2-2
OCT structurel d'une macula normale en TD-OCT (a), en SD-OCT couleurs (b), en SD-OCT niveaux de gris (c), en SD-OCT en niveaux de gris inversés (d).
(Source : J.-F. Korobelnik.)
).
La seule condition pour interpréter les images OCT est la nécessité de bien comprendre et connaître l'anatomie normale du fond de l'œil. Les coupes axiales réalisées en OCT permettent d'obtenir une sorte de biopsie optique de la zone étudiée et ainsi de décrire en détail les nombreuses couches de la rétine. Malgré leur apport innovant et révolutionnaire, les premières images OCT donnaient des coupes axiales de faible qualité apparaissant sous la forme de lignes et bandes hypo- et hyper-réfléchissantes [ 7 ]. Même avec des appareils en TD-OCT de faible résolution, les structures anatomiques rétiniennes identifiables ont été décrites et nommées dans des termes différents par plusieurs auteurs, voire de façon différente par les mêmes auteurs au sein de diverses publications [ 8–10 ]. Aussi, un consensus a été établi au niveau international pour décrire les différentes structures visibles en SD-OCT [ 11 ]. Cette homogénéisation est d'autant plus importante à l'heure des SD-OCT avec lesquels les détails visibles sur les coupes sont beaucoup plus nombreux. Ainsi, depuis 2007, la technologie SD-OCT nous fournit des informations très utiles sur l'état structurel de la rétine et en particulier de la rétine externe pour laquelle la corrélation avec la fonction visuelle est la plus importante, sa conservation étant un gage de meilleur pronostic dans la pathologie maculaire [ 12–14 ]. Il est maintenant possible d'observer au niveau fovéolaire de façon très précise les différentes bandes hypo- et hyper-réflectives correspondant aux structures photoréceptrices (voir chap. 4.1 ).
De cette connaissance fine de la structure maculaire normale, nous pouvons ainsi déterminer des anomalies à type de déformation, de désorganisation (perte de la stratification), d'interruption, de fragmentation, de disparition partielle ou totale ou de changement de réflectance des différentes couches.
Il faut noter que les caractéristiques de réflectance des différentes structures rétiniennes reposent sur la réflexion, la dispersion et l'absorption de la lumière incidente [ 15 ].
Ainsi, on remarque qu'un des déterminants de la réflectance des couches en OCT est l'orientation des structures qu'elles contiennent : les éléments cellulaires disposés verticalement, comme les photorécepteurs, et les corps cellulaires bipolaires sont plus faiblement réflectifs que les structures disposées horizontalement ou obliques comme les structures plexiques. De plus, la constitution des différentes couches (membranes plasmiques, soma, organites, etc.) jouerait aussi un rôle dans cette réflectance. Ainsi, les couches contenant principalement des corps cellulaires sont hypo-réflectives, alors que celles constituées des ramifications axono-dendritiques (couches plexiformes) ou riches en organites intracellulaires sont hyper-réflectives (ellipsoïde).
Pour pouvoir interpréter des changements pathologiques au sein du tissu rétinien, il est nécessaire de connaître les propriétés optiques des principales anomalies rétiniennes. Ainsi, on discriminera les effets masque, dus à l'absence de transmission de la lumière au travers d'une structure empêchant de visualiser le tissu sous-jacent, des effets fenêtre, dus à une transmission accentuée de la lumière au travers d'une zone de rétine accentuant la visibilité du tissu sous-jacent.
Les principales anomalies responsables d'un effet masque sont : les gros vaisseaux rétiniens, les fibres à myéline, les densifications vitréennes (corps flottants, etc.), les membranes prérétiniennes (vasculaires, fibreuses, fibrovasculaires, etc.), les hémorragies, les migrations ou dépôts pigmentaires, les exsudats secs, les nodules cotonneux, les accumulations de matériel sous-rétinien (drusen, matériel vitellin, etc.), les décollements de l'épithélium pigmentaire, les foyers rétiniens ischémiques ou inflammatoires, etc.
À l'opposé, les anomalies responsables d'un effet fenêtre sont essentiellement dues aux amincissements, aux déhiscences et à l'atrophie rétinienne. On peut noter parfois des effets fenêtre au travers des kystes rétiniens quelle qu'en soit la cause.
Pièges et artéfacts
Les sources d'erreurs lors de la réalisation d'une image et de son analyse par les logiciels fournissant différents paramètres quantitatifs sont nombreuses et fréquentes [ 16 ]. Les paramètres de qualité d'un examen doivent être vérifiés systématiquement. Lorsqu'un relevé d'un examen OCT montre des anomalies, ces erreurs potentielles doivent être systématiquement recherchées avant de conclure à une anomalie réelle. Il est en particulier nécessaire de vérifier sur les coupes B-scan la bonne segmentation des différentes couches et interfaces de la rétine ou des tissus par l'algorithme utilisé pour détecter les interfaces et segmenter automatiquement les différentes couches ( fig. 2-3
Fig. 2-3
Sujet sain présentant une cataracte dense à droite et débutante à gauche.Noter les nombreuses erreurs de segmentation sur le B-scan en bas à gauche (œil droit), pouvant laisser penser à tort à un amincissement du complexe ganglionnaire cellulaire.
).
Certains artéfacts ne sont pas spécifiques de la structure étudiée :
  • force du signal, troubles des milieux, taille de la pupille : un trouble des milieux (opacités cornéennes, cataracte, opacités vitréennes, etc.), une médiocre dilatation pupillaire ou une amétropie forte peuvent diminuer la force du signal [ 17–19 ]. Lorsque le signal mesuré n'est pas suffisant, des erreurs de segmentation des structures peuvent aboutir à des fausses anomalies. La force du signal est mentionnée et doit être vérifiée (valeur seuil donnée par chaque fabricant);
  • saccades oculaires : visibles sous la forme de bandes horizontales translatées (saccade peu importante n'empêchant pas l'acquisition) ou de bandes horizontales noires sans épaisseur tissulaire détectée (saccade importante avec interruption de l'acquisition). Les épaisseurs globales et sectorielles peuvent être modifiées, et l'examen peut sembler à tort être anormal;
  • clignements palpébraux : visibles sous la forme de bandes horizontales sans épaisseur tissulaire détectée. Le logiciel l'interprète à tort comme une zone avec un amincissement des tissus. Les épaisseurs globales et sectorielles peuvent être modifiées, et l'examen peut sembler, à tort, être anormal ( fig. 2-4
    Fig. 2-4
    Clignement palpébral lors de la phase finale de l'acquisition à gauche.Noter la couleur rouge sur la carte de probabilité d'anomalie (carte de déviation), qui pourrait laisser penser à un amincissement de la partie inférieure de la couche des fibres optiques péripapillaires.
    );
  • erreurs de segmentation : les algorithmes utilisés pour détecter automatiquement les interfaces et segmenter les différentes couches de la rétine peuvent, en cas d'erreur, faire apparaître de faux déficits. Un résultat aberrant doit faire examiner les B-scans (présentés sur le rapport ou l'ensemble des coupes accessible par l'intermédiaire du logiciel OCT) et vérifier la segmentation des couches ( fig. 2-5
    Fig. 2-5
    Erreurs de segmentation à la partie nasale de la région péripapillaire chez un sujet myope, avec un faux déficit consécutif sur la carte de déviation de l'épaisseur de la couche des fibres optiques.
    et 2–6
    Fig. 2-6
    Erreurs de segmentation chez un sujet présentant un néovaisseau sous-rétinien. L'évaluation en OCT-A est erronée.
    ).
LORS DE L'ANALYSE DE LA PAPILLE ET DE LA COUCHE DES FIBRES OPTIQUES PÉRIPAPILLAIRES
L'analyse de la couche des fibres optiques péripapillaires ainsi que de l'anatomie de la papille est sujette à des erreurs spécifiques [ 20–26 ] :
  • effet plancher pour le suivi d'un glaucome modéré et évolué : en cas de glaucome modéré ou évolué, l'épaisseur des différentes structures papillaires et péripapillaires – essentiellement composées de structures gliales alors que les cellules ganglionnaires rétiniennes sont plus rares – évolue peu même lorsque les déficits du champ visuel progressent. L'analyse de la structure est donc relativement peu performante pour détecter et quantifier l'évolution d'un glaucome modéré ou sévère;
  • erreur de centrage : le centrage du cercle d'analyse péripapillaire doit être vérifié. Un mauvais centrage aboutit à présenter une épaisseur de la couche des fibres optiques péripapillaires anormalement élevée sur une des moitiés de la papille, et anormalement faible sur la moitié opposée;
  • myopie et atrophie péripapillaire : la présence d'une atrophie péripapillaire marquée (bêta et/ou gamma) atteignant le cercle d'analyse péripapillaire aboutit généralement à des erreurs de segmentation des interfaces et à des épaisseurs erronées;
  • dysversion papillaire : une anatomie atypique de la papille favorise aussi les erreurs de segmentation des interfaces et de calcul des aires et volumes des différentes structures de la papille;
  • drusen du nerf optique : des drusen de la tête du nerf optique peuvent empêcher l'étude de l'anatomie du nerf optique en OCT et aboutir à un aspect d'augmentation de l'épaisseur de la couche des fibres optiques péripapillaires, pouvant masquer une perte liée à une neuropathie glaucomateuse;
  • influence des pathologies augmentant l'épaisseur maculaire (membrane épirétinienne, traction vitréomaculaire, œdème maculaire) : de nombreuses études ont montré que ces atteintes relativement fréquentes et parfois asymptomatiques peuvent aboutit à un aspect d'augmentation de l'épaisseur de la couche des fibres optiques péripapillaires. Une analyse conjointe de la région maculaire doit donc être réalisée lors de l'étude de la papille en OCT;
  • bases de données normatives : les bases de données normatives ont été essentiellement réalisées chez des sujets caucasiens âgés de 20 à 70 ans. La comparaison de mesures réalisées à des âges extrêmes ou dans d'autres ethnies à ces bases de données normatives peut donc donner des résultats peu précis.
LORS DE L'ANALYSE DU COMPLEXE GANGLIONNAIRE MACULAIRE
Le complexe ganglionnaire cellulaire maculaire est composé des deux à trois couches les plus internes de la rétine : couche des cellules ganglionnaires ( ganglion cell layer [GCL]), couche plexiforme interne ( inner plexiform layer [IPL]) et, parfois, couche des axones des cellules ganglionnaires ( retinal nerve fiber layer [RNFL]). Des recherches ont montré que l'atteinte de cette structure pouvait précéder l'amincissement de la couche des fibres optiques péripapillaires en cas de glaucome débutant, et qu'aux stades de glaucomes modérés ou évolués, l'absence de tissu de soutien glial limitait le risque d'effet plancher et rendait l'étude de cette structure plus performante pour rechercher l'évolution d'une neuropathie glaucomateuse en comparaison à l'étude de la couche des fibres optiques péripapillaires.
Certaines causes d'erreurs ou d'artéfacts sont spécifiques à l'étude de cette structure ( fig. 2-7
Fig. 2-7
Traction vitréomaculaire responsable d'une déformation de la rétine avec erreurs de segmentation consécutives aboutissant à une estimation erronée de l'épaisseur rétinienne(a).Même patient quelques années plus tôt avec une segmentation correcte (b).
) [ 26 , 27 ] :
  • effet plancher pour le suivi d'un glaucome modéré et évolué : en dépit des arguments anatomiques cités ci-dessus, un certain degré d'effet plancher est quand même observé lors de l'étude du complexe ganglionnaire maculaire, et de ce fait l'analyse de cette structure est souvent aussi peu performante pour détecter et quantifier l'évolution d'un glaucome modéré ou sévère;
  • étude de la région maculaire uniquement : un déficit atteignant électivement la région temporale du nerf optique peut être méconnu lors de l'analyse du complexe ganglionnaire maculaire;
  • influence des pathologies augmentant l'épaisseur maculaire : les pathologies se traduisant par un épaississement de la rétine maculaire (membrane, œdème maculaire, traction vitréomaculaire) peuvent masquer d'authentiques déficits glaucomateux;
  • influence des pathologies réduisant l'épaisseur maculaire : les pathologies se traduisant par un amincissement de la rétine centrale (atrophie maculaire liée à l'âge, après occlusion artérielle, etc.) peuvent induire de faux déficits lors de l'analyse du complexe ganglionnaire maculaire chez un sujet non glaucomateux;
  • bases de données normatives : les bases de données normatives ont été essentiellement réalisées chez des sujets caucasiens âgés de 20 à 70 ans.
LORS DE L'ANALYSE DE LA RÉGION MACULAIRE
  • Décollement postérieur du vitré : des études ont montré qu'un décollement postérieur du vitré associé à une membrane hyaloïde postérieure dense et située à proximité de la rétine pouvait aboutir à la reconnaissance erronée de cette structure comme étant la limite antérieure de la rétine, et donc par une estimation erronée de l'aspect et de l'épaisseur de toutes les couches rétiniennes [ 28–31 ].
  • Œdème maculaire : en cas d'œdème maculaire important et/ou irrégulier, les algorithmes de reconnaissance des interfaces sont peu performants, il est recommandé de vérifier la segmentation des couches sur les coupes B-scans et éventuellement de corriger la segmentation ou d'utiliser un calliper manuel pour mesurer l'épaisseur de la rétine. Le risque d'erreur de centrage est également augmenté [ 28–31 ].
  • Membrane épirétinienne : de façon similaire, en cas de membrane entraînant une déformation importante de la rétine, les algorithmes de reconnaissance des interfaces sont peu performants, et il est recommandé de vérifier la segmentation des couches sur les coupes B-scans ( fig. 2-8
    Fig. 2-8
    Membrane épirétinienne avec déformation de la surface de la rétine et erreurs de segmentation consécutives.
    ) [ 29–31 ].
Conclusions
La technique OCT a connu depuis 20 ans un formidable développement passant d'un examen expérimental à l'examen de référence pour l'analyse des segments antérieur et postérieur de l'œil. Cette technique offre une multitude d'avantages : non-contact, sans danger, fiable, reproductible, délégable et indolore, etc. Il s'agit de l'examen ophtalmologique complémentaire le plus répandu et le plus largement utilisé. Ses évolutions ont permis de gagner en rapidité, en résolution et en pénétration dans les tissus oculaires. Il demeure néanmoins encore quelques limites liées notamment aux troubles des milieux transparents. Les évolutions récentes sont sur le plan de l'acquisition rapide du signal mais également sur le traitement de l'image permettant de faire une OCT-A ou de visualiser les différents plans vasculaires sans injection de produit de contraste. Il reste encore beaucoup de descriptions sémiologiques à faire en OCT dans les différentes pathologies rétiniennes. Mais inéluctablement, c'est devenu la technique de référence de l'imagerie oculaire.
BIBLIOGRAPHIE
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