La créatine kinase (CK) est une enzyme qui catalyse la phosphorylation réversible de la créatine en créatine phosphate. Elle joue un rôle central dans le métabolisme cellulaire en régénérant l'adénosine triphosphate à partir de la créatine phosphate, dans les tissus ayant des besoins énergétiques élevés. Il existe quatre isoenzymes tissulaires, trois cytosoliques (CK-BB, CK-MB et CK-MM) majoritaires respectivement dans le cerveau, le cœur et le muscle ; et une mitochondriale (CK-mt) rarement présente au niveau plasmatique. La séparation électrophorétique des isoenzymes s'effectue sur sérum, le dosage de CK totale sur sérum ou plasma hépariné. L'activité physique intense est à proscrire dans les trois jours qui précèdent le prélèvement car elle augmente la CK. L'échantillon doit être centrifugé en moins de deux heures pour éviter l'hémolyse. La lyse aiguë des hématies, hépatocytes et myocytes libère l'adénylate kinase qui fausse le dosage de CK. Physiologiquement, l'activité sérique de la CK totale est variable selon le sexe et l'âge, et l'isoenzyme majoritaire est la CK-MM. Chez la femme enceinte, l'activité est très élevée en per- et post-partum. Le nouveau-né à un pic de CK à 24 heures de vie. En pathologie, la CK augmente dans les situations de lyse des cellules musculaires (CK-MM), cardiaques et utérines (CK-MB), ou cérébrales (CK-BB). Les macro-CK sont des formes sériques atypiques rares identifiées par séparation électrophorétique des isoenzymes. Le type 1 est un complexe immunoglobuline-CK persistant, associé à une CK totale élevée mais pas à une pathologie particulière. Le type 2 est un polymère transitoire de CK-mt, associée à une CK totale normale chez des patients cancéreux. Le dosage de la CK totale garde un intérêt dans les myopathies, celui de la CK-MB n'est plus recommandé pour le diagnostic du syndrome coronarien aigu.