Les classifications internationales des troubles mentaux ont beaucoup évolué, ces dix dernières années en ce qui concerne les addictions comportementales. Néanmoins, seulement un nombre limité de comportements caractérisés comme addictifs est reconnu par la communauté scientifique internationale à ce jour, il s'agit des troubles liés aux jeux d'argent et aux jeux vidéo. Dans un contexte d'évolution rapide des connaissances fondées sur des données épidémiologiques, cliniques, génétiques et neurobiologiques, dans le champ des addictions comportementales, un nombre croissant d'auteurs soutiennent une évolution du cadre diagnostique vers celui de comportement dérégulé, selon une approche processuelle, centrée plutôt sur la perte de contrôle d'un comportement dit renforçant. De nombreux facteurs de risque et de vulnérabilité des addictions comportementales ont été identifiés, certains sont communs à l'ensemble des troubles addictifs, d'autres sont plus spécifiques à chaque comportement. La prise en charge des addictions comportementales est préférentiellement ambulatoire, multidisciplinaire, et suit le modèle bio-psycho-social. Différentes approches psychothérapeutiques peuvent être utiles, les thérapies comportementales et cognitives sont celles qui ont le niveau de preuves le plus solide parmi toutes les approches psychothérapeutiques. Par ailleurs, il n'existe aucun traitement médicamenteux validé pour la prise en charge des addictions comportementales. À l'heure actuelle, il reste encore un important travail de caractérisation des différentes addictions comportementales et d'élaboration de programmes de soin spécifiques fondés sur des preuves scientifiques solides.