Les cétones sont des molécules organiques répondant à la formule R-CO-R', porteuses du radical CO qui explique la réactivité et l'emploi en chimie de synthèse de la plupart d'entre elles. En dehors de cette utilisation principale, elles constituent une famille de solvants de très large usage industriel, artisanal, ménager et de bricolage. Tous les supports en couche mince peuvent être dilués ou dissous par une cétone. Les cétones sont le plus souvent mélangées ou associées à d'autres solvants, d'où de difficiles recensements par l'hygiéniste ou le médecin du travail, et de délicates enquêtes d'imputabilité en cas de trouble de la santé humaine. L'acétone, la méthyléthylcétone et le cyclohexanone représentent la plus grande part de la consommation. Leur toxicité est généralement considérée comme faible. Une exposition aiguë aux vapeurs amène une irritation des muqueuses nasales et oculaires, des céphalées, puis des troubles de la vigilance, enfin un coma. Une ingestion de solvant comporte toujours un risque de vomissements et de pneumopathie d'inhalation. Cependant, contrairement à ce qui est observé avec les hydrocarbures pétroliers, la pneumopathie d'inhalation est très rare avec les cétones. Une exposition chronique peut entraîner une dermite d'irritation. Des neuropathies périphériques douloureuses des extrémités, semblables à celles causées par le n-hexane, ont été décrites naguère avec les cétones, donnant un métabolite ayant la forme d'une gamma dicétone ; elles sont abandonnées ou d'utilisation confidentielle. Des troubles des fonctions supérieures sont sporadiquement décrits avec telle ou telle cétone. La prévention suit les règles de substitution, de limitation, de contrôle des atmosphères de travail. Outre les équipements de protection, il faut faire une place importante à l'information de l'utilisateur. Le décret dit « CMR » (février 2001) (substances cancérogènes, mutagènes, dangereuses pour la reproduction) a « classé » plusieurs cétones.