La nutrition des enfants prématurés est déterminante dans leur pronostic à court et long terme. Cependant, l'immaturité et les pathologies digestives rendent parfois difficile la réalisation d'apports nutritionnels adéquats. Les fonctions digestives, comme la motricité intestinale et la fonction barrière, sont immatures. Cette immaturité est un des facteurs de risque de l'entérocolite ulcéronécrosante, pathologie inflammatoire avec nécrose de la paroi digestive, pouvant aller jusqu'à la perforation, touchant 7 % des enfants de moins de 1 500g. Les signes cliniques sont digestifs : distension abdominale, rectorragies, péritonite, et généraux pouvant aller jusqu'à une défaillance multisystémique. Les signes radiologiques peuvent associer : iléus, pneumatose, pneumopéritoine. La prise en charge est une grande urgence, la mortalité est proche de 13 %, variant de 7 % à 30 %. Les perforations isolées du tube digestif se distinguent des entérocolites par leur survenue plus précoce chez des enfants extrêmes prématurés, leur moindre gravité et l'absence de pneumatose. En dehors de ces pathologies aiguës, le nouveau-né prématuré est également exposé à une restriction de croissance postnatale qui touche 20 % à 40 % d'entre eux. Celle-ci est associée à un moins bon développement statural et neurocognitif. Des apports nutritionnels précoces et élevés doivent permettre d'obtenir une croissance similaire à celle du fœtus de même âge gestationnel. Ainsi, les apports protéiques doivent débuter dès la naissance et être augmentés rapidement, en maintenant un rapport protéinoénergétique adapté. Le recours à la nutrition parentérale est le plus souvent nécessaire pour assurer cet apport et minimiser les déficits précoces. Toutefois, ce type de nutrition est associé à des complications et la nutrition entérale doit être envisagée dès que possible.