Étude de la néphrotoxicité induite par les plantes chez les patients du service de néphrologie - 10/05/18
Résumé |
Objectif |
Le but de cette étude était d’évaluer le risque de la néphrotoxicité lié à l’utilisation des plantes chez des patients admis dans le service de néphrologie du centre hospitalier universitaire Hassan II, Fès, Maroc.
Méthode |
Une étude prospective a été menée pendant 6 mois entre août 2015 et février 2016. Des informations sur l’âge, le sexe, l’étiologie, les données biologiques ainsi que les plantes utilisées ont été recueillies à partir des dossiers médicaux des patients. Les patients avec une atteinte rénale, âgés de plus de 15 ans, et qui ont utilisé des plantes avant hospitalisation ont été inclus. Les patients ayant reçu une greffe de rein ont été exclus de l’étude. Le lien de causalité entre l’utilisation des plantes et la néphrotoxicité a été établi selon la méthode française d’imputabilité réactualisée en 2011 [1 ]. Une analyse descriptive de toutes les variables a été réalisée.
Résultats |
Au cours de la période d’étude, 58 patients ont été inclus. L’âge moyen des utilisateurs de plantes était de 55,37±19,16 ans, âgés dans 74,2 % des cas entre 20 et 74 ans. Vingt-neuf (50 %) étaient des hommes. Parmi les signes cliniques rénaux présents dans notre population étudiée, l’oligurie a été retrouvée dans 47,1 % des cas, la polyurie dans 29,4 % des cas. En ce qui concerne le type d’atteinte rénale, il était organique chez 46/58 patients (79,3 %), où la néphrite interstitielle aiguë était l’étiologie la plus fréquente représentant 52,2 %, suivie des néphropathies glomérulaires avec 26,1 %. La dialyse était indiquée chez 39,7 % des patients. Vingt et un patients (36 %) présentaient une néphrotoxicité liée à l’utilisation de plantes. Dans cette étude, le score d’imputabilité intrinsèque était I6 dans 4 cas. En ce qui concerne le score de causalité extrinsèque ou le score bibliographique, il s’agissait de B4 dans 8 cas, B3 dans 5 cas, B2 dans 6 cas, B1 dans 2 cas. Le score d’informativité était NI2 dans 14 cas. Les plantes incriminées dans la néphrotoxicité selon l’étude étaient : Herniaria glabra L. (14 %), Rosmarinus officinalis L. (14 %), Aristolochia longa L. (9 %).
Conclusions |
La fréquence de la néphrotoxicité induite par les plantes dans notre étude était de 36 %, elle est assez similaire à celle rapportée dans d’autre étude [2 ]. Il est nécessaire de surveiller les effets indésirables de ces plantes et d’assurer une néphrovigilance et une phytovigilance.
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Vol 30 - N° 2S
P. S63 - juin 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.