Certains anticorps antiphospholipides sont capables d'induire une prolongation de tests de coagulation dépendant des phospholipides qui définissent les anticoagulants circulants de type lupique ou lupus anticoagulant (LA), et qui permettent leur diagnostic biologique. Les autres anticorps antiphopholipides d'utilité clinique courante sont détectés par des techniques Elisa (enzyme-linked immunosorbent assay). Il s'agit des anticorps anticardiolipine (aCL) et des anticorps anti-β2-glycoprotéine I (anti-β2-GPI). Les LA, comme d'autres antiphospholipides, sont retrouvés dans des contextes cliniques divers (auto-immuns, infectieux, néoplasiques, etc.) et leur présence persistante est associée à un risque accru de survenue de thromboses et/ou de complications obstétricales, définissant alors le syndrome des antiphospholipides. La fiabilité du diagnostic des LA exige une maîtrise stricte des variables préanalytiques. Ce diagnostic comporte quatre étapes : dépistage du LA par mise en évidence de l'allongement de tests de coagulation dépendant des phospholipides ; démonstration d'une activité inhibitrice : non-correction des tests par l'apport de plasma normal ; mise en évidence de la dépendance en phospholipides de l'inhibiteur ; et exclusion d'une coagulopathie associée. La mise en œuvre de deux tests reposant sur des principes différents est recommandée pour assurer la sensibilité et la spécificité du diagnostic. Le test recommandé en première intention est le temps de venin de vipère Russell dilué à coupler avec un deuxième test basé sur le principe du temps de céphaline avec activateur en utilisant un réactif réputé sensible au LA. La recherche de LA ne peut être effectuée chez les patients recevant un traitement par les nouveaux anticoagulants directs par voie orale. La présence d'un LA doit être confirmée à distance (au moins 12 semaines) du premier diagnostic et l'exploration complétée par la recherche d'aCL et d'anti-β2-GPI par des techniques Elisa.