Avant-propos

Le Cerveau – est plus vaste que le Ciel –

Car – mets-les côte à côte –

L’un contiendra l’autre

Sans peine – et Toi – en plus –

Emily Dickinson

Rédiger un rapport pour la Société Française d’Ophtalmologie (SFO) est à la fois un honneur et une lourde tâche. Sur un sujet tel que le strabisme, cette dernière paraît particulièrement ambitieuse tant le sujet est vaste.

Le premier objectif fut de trouver d’autres collègues qui acceptent de partager cette mission. Les professeurs Danièle Denis et Claude Speeg-Schatz m’ont fait l’amitié d’accepter de bien vouloir m’accompagner dans ce travail et je voudrais les en remercier vivement.

Le deuxième objectif fut de limiter le sujet. Comme vous pourrez le constater, ce rapport n’aborde pas la chirurgie des troubles oculomoteurs, et ce pour deux raisons : la première est que c’est une chirurgie dont le nombre annuel est faible (environ 10 000 procédures par an) et la deuxième est qu’un livre abordant le sujet de façon exhaustive est paru en 2012, le livre du professeur André Roth1.

Ensuite, il nous a paru nécessaire de mieux connaître les attentes des ophtalmologistes. Pour cela, nous avons réuni une équipe d’ophtalmologistes praticiens dans une séance mémorable de « brainstorming » (voir la photo page suivante). Qu’ils en soient tous remerciés. Cela a eu diverses conséquences sur la structure de l’ouvrage. La première a été de demander aux auteurs de simplifier leur texte et de limiter leur bibliographie. La deuxième a été de considérer chaque chapitre comme un ensemble homogène, ce qui simplifie la lecture de l’ouvrage mais entraîne quelques redondances. La troisième a été de reporter la physiologie à la fin de l’ouvrage et de la présenter sous forme de petites questions autonomes. La ligne directrice de cette dernière partie a été les étapes allant de la formation du signal monoculaire à la binocularité, ce qui explique que paradoxalement cet ouvrage se termine par la vision binoculaire. Mais n’est-elle pas la clé de voûte du percept visuel ?

Certes, les nécessités pédagogiques et la limitation physique du nombre de pages ont fait que nous nous sommes éloignés peu ou prou de ces objectifs. Toutefois, il me semble que ceux-ci sont le plus souvent atteints. J’espère que les discussions informelles me confirmeront dans cette impression. Cela aura tout de même une conséquence, c’est que certains (tout particulièrement les spécialistes en oculomotricité) seront déçus par le parti pris de l’ouvrage.

Enfin, je voudrais terminer en soulignant trois points.

Le premier me permet de saluer le professionnalisme de l’équipe de la SFO et d’Elsevier Masson (éditeur, préparateur et dessinateur) qui m’ont accompagné dans ce travail. Cela me donne l’occasion d’avoir une pensée amicale pour Jean-Antoine Bernard qui a été le directeur administratif et scientifique de la SFO pendant de longues années. C’était son dernier rapport. Je ne pense pas qu’il ait été celui qui lui ait donné le plus de souci.

Le deuxième concerne la présence de nombreux jeunes collègues parmi les auteurs. Celle-ci montre la vitalité de l’école strabologique française et permet de penser que le futur rapport sur le strabisme sera en de très bonnes mains.

Le troisième concerne la qualité et l’amitié de l’équipe de collègues qui ont accepté de participer à ce rapport. Grâce à des relations établies dans le respect et l’amitié depuis de longues années, ce rapport s’est déroulé dans les temps et la bonne humeur. Tout a semblé « simple ». Qu’ils en soient tous remerciés.

Bonne lecture à tous.

Alain Péchereau

On ne transmet jamais que ce que l’on est.

Guy-Arthur Rousseau au sujet de l’œuvre de Yüksel Arslan

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De gauche à droite, premier rang : Danièle Denis (Marseille), Sébastien Foliot (Nantes), Yves Trinh† (Strasbourg) ; deuxième rang : Pierre Lebranchu (Nantes), Nicolas Petesch (Châteaulin) ; troisième rang : Cyril Albouy (Nantes), Céline Hansen (Caen), Chantal Kroely (Strasbourg) ; quatrième rang : Pierre Blondel (Toulon) ; dans les médaillons : Martial Mercié (Poitiers), Clause Speeg-Schatz (Strasbourg) et Alain Péchereau (Nantes). Photo prise en 2009.